Au revoir camarade

En 2018, c’est l’année des retraités sur mon lieu de travail. J’en ai déjà parlé d’un ici et .

Maintenant, c’est au tour d’un sacré camarade de s’en aller. Et j’utilise exprès cette expression.En effet, ce camarade, c’est lui : Jean-Luc Rochat.

Pourquoi camarade?

Parce qu’il symbolise pour moi ce que doit être un engagement militant au service du collectif, et des conditions de travail.

En plus d’être un animateur socioculturel avec une carrière aussi riche que passionnante, il est un membre important de plusieurs combats syndicaux, mais pas que…

Si vous regardez ce portrait, vous découvrirez un homme qui se met toujours au service du collectif. Et ce n’est pas chose facile. Il part toujours du principe qu’on est plus intelligent, plus compétent et plus fort ensemble. Dans une société qui tend toujours davantage à individualiser les relations, il va rester pour moi comme un exemple de ce fonctionnement, ce qui est très important dans des organisations de type horizontales comme la plupart de nos petites équipes de travail. Et ce n’est pas simple, car il faut pouvoir se positionner individuellement, mais être prêt au dialogue, et au compromis pour le bien de l’équipe.

Parfois, Jean-Luc m’a fait part de références sur ce mode de fonctionnement, car il en a une connaissance très fine. J’ai appris énormément avec lui, car chez moi, c’est plus « viscéral » et plus intuitif comme mode de fonctionnement, je ne me suis pas vraiment documenté. Par contre, je l’expérimente tous les jours depuis 2001, au sein de 2 lieux de travail.

Le camarade est donc le mot le plus approprié que je vois pour parler de notre relation, même si j’aurai pu également parler d’ami, ou pour rester dans les analogies familiales de mes autres articles, de cousin, mais celui avec lequel on bourlingue, pas celui qu’on ne voit qu’aux fêtes de famille.

Bref, une fois de plus, je vois partir quelqu’un d’important pour les personnes qui fréquentent notre lieu, mais j’ai voulu parler « de l’intérieur », uniquement de ma place.

Et ce camarade, même s’il part au moment prévu, lui, me fait espérer qu’on peut rester totalement investi dans tous les aspects du métier d’animateur socioculturel jusqu’au bout, sans être blasé. Usé, peut-être, fatigué, certainement, mais toujours là, toujours présent, toujours pertinent.

Et pis zut, il ne les fait pas ses 65 ans!!!

Merci à lui,

Merci à toi (parce que je sais que tu vas lire cette humeur)