Gazosa Coldesina, la fraicheur du tessin!

C’est l’été, je recycle une présentation de 2015 que j’avais publié originellement sur cuk.ch. Là, j’ai juste envie qu’elle soit hébergée chez moi. je vous présente une boisson taillée pour l’été à mon sens, la Gazosa Coldesina !

 

Tout d’abord, notre rencontre

À l’été 2012, des amis nous prêtent leur maison de famille au Tessin, à Chiggiogna plus précisément, près de Faido. À notre arrivée sur place, ils nous accueillent avec une gazosa, en fait une limonade aromatisée qui nous conquiert tout de suite. Nous la cherchons dans les magasins… impossible de mettre la main dessus. Nous en trouvons d’autres marques, mais qui ne nous paraissent pas à la hauteur.

En septembre 2012, nous retournons là-bas à l’occasion du mariage de l’une de ces amies. Et là, paf… plein de ces caisses bleues avec des bouteilles de toutes les couleurs ! Bleue, orange, rouge, transparente, et jaune. Quel régal !

 

la caisse bleue pleine de promesses!

 

 

Ensuite, la recherche

Ces amis nous hébergent à nouveau l’été suivant (en 2013 si vous suivez), tout en sachant que nous sommes passés de 3 à 4 entre-temps dans la famille… et nous nous mettons à la quête de cette fameuse Coldesina ! toujours sans succès.

 

Et enfin, la découverte, le soulagement !

Une fois rentré chez nous (en août 2013), je me mets à rechercher activement sur internet des informations. Et je tombe sur différentes entreprises livrant des boissons, mais à Genève, en Valais… à Zürich… alors que je suis dans la Broye vaudoise… jusqu’à ce que le moteur de recherche me mène sur un lien me permettant de comprendre que l’entreprise dans laquelle j’ai travaillé lorsque j’étais étudiant au siècle dernier, semble en avoir. J’appelle le patron, qui me confirme que cette marque n’étant pas très connue chez nous, ils ne livrent qu’en grande quantité, et que son entreprise sert de dépositaire pour la Suisse Romande (ou région Lémanique tout du moins) !!!! du coup, bonheur, joie, allégresse, je vais pouvoir me constituer mon stock personnel ! Je file chez lui et me prends une caisse de chaque !

 

Quelles couleurs!

 

Qu’est-ce que c’est, alors, cette Gazosa Coldesina ?

Tout d’abord, gazosa est le nom donné au Tessin à ces limonades, et Coldesina est la marque en question.

J’ai trouvé un article du Temps, daté du 29 juillet 2014 qui en parle bien mieux que moi :

Le Tessin produit de la gazosa (ou gazzosa ou gassosa, limonade gazeuse) depuis le XIXe siècle, selon une méthode particulière : la fermentation naturelle d’un sirop aromatisé se pratiquait couramment dans les ménages, souvent pour des occasions festives.

« À l’origine, on trouvait aussi un limonadier dans chaque ville, raconte Franco Carugati, directeur de la centenaire Coldesina, à Bellinzone. Avec l’avènement des boissons industrielles, beaucoup ont disparu. » Seules quatre entreprises en produisent encore. La méthode originelle a changé, mais l’essentiel demeure.

Chez Coldesina, tout est issu de produits naturels et le rythme de production reste artisanal : 4000 bouteilles à l’heure, en principe trois jours par semaine.

Citron, framboise, mandarine, orange amère et myrtille : les cinq arômes proposés par la marque sont issus de distillats dans le cas du citron, de concentré de fruits pour les autres. La recette ? Immuable à ce qu’il paraît, simple, quoiqu’entourée d’un zeste de mystère. Le sirop de sucre de betterave suisse est mélangé durant deux heures pour éviter toute fermentation, puis filtré. L’arôme est alors ajouté au liquide. Les bouteilles sont remplies de ce sirop parfumé à hauteur d’un cinquième environ. L’eau, gazéifiée mécaniquement dans l’automate voisin, vient achever le remplissage ; les bouchons sont alors posés avec leur petite bague de caoutchouc, l’étiquetage achevé et les caisses remplies.

Depuis une dizaine d’années, la gazosa se porte de mieux en mieux. Franco Carugati explique ce succès par la défiance des jeunes à l’égard des multinationales et le retour en grâce de l’artisanat. Le design rétro des bouteilles, en verre consigné, avec la gravure vitrifiée des châteaux médiévaux de Bellinzone, n’y est pas étranger.

Depuis les premiers modèles, bouchés par une bille de verre, qui faisaient un « plop » de champagne au débouchage, les flacons ont été redessinés plusieurs fois.

La fabrication a été rationalisée et leur coût ramené au franc de la consigne. La gazosa surfe désormais sur une vague optimiste : « la production augmente de 15 à 20 % chaque année, et devrait battre des records en 2014 », note Franco Carugati. Les Alémaniques l’adorent et on la trouve désormais en Suisse romande – un engouement qui tient pour partie au nouveau chic de la mixologie : les amateurs coupent vodka ou gin avec une note d’orange amère ou de mandarine.

Il y aurait enfin une autre clé à cet engouement toujours neuf. L’été, dans les grotti, on aime toujours commander « lu e le » ou « mezza mezz » (elle et lui ou moitié-moitié), autrement dit : allonger son merlot avec une gazosa citron bien fraîche, « un mélange qui étanche très bien la soif », sourit Franco Carugati.

 

J’ai un collègue tessinois, à qui j’ai parlé du fait que j’ai trouvé un fournisseur ici, qui m’a détaillé à quel point cette boisson est une madeleine de Proust pour lui qui a grandi près de Bellinzone, lieu de fabrication de la Coldesina.

Depuis lors, j’aime à proposer des dégustations, et chacun a ses préférences. Nos habitués aiment à savourer avec nous ces délices pétillants et rafraichissants.

Vu que rares sont comme moi ceux qui les aiment toutes, chacun affine ses papilles et se dirige vers l’une ou l’autre. Pour mes filles, il s’agit avant tout de la Framboise, pour ma femme citron et orange amère, et moi, j’aime varier, comme dit juste avant, mais j’ai une préférence pour la mandarine.

 

Et le goût ?

Il va être dur à travers cet article de vous la faire déguster, mais je vais tenter de vous brosser un portrait de chacune, sur la base des commentaires que j’ai pu entendre au sujet de chaque sorte.

Pour toutes, il vous faut aimer les boissons gazeuses, car elles ne sont pas « minibulles », avec les sensations désagréables que ce type de boisson peut engendrer chez certains. Aussi, à part une, elles sont toutes jugées assez sucrées, avec une odeur très prononcée à l’ouverture.

 

Framboise à gauche, citron à droite

 

Citron :

la classique. L’odeur de citron vient instantanément. Un goût plus fort que les autres limonades citron des autres marques me semble-t-il, tout en ne donnant pas forcément l’impression d’être très sucrée au début. Le Sprite n’a qu’à bien se tenir.

Framboise :

une odeur très puissante. Certains la juge chimique, ce avec quoi je ne suis pas d’accord. Le goût est aussi prononcé que l’odeur. Il y a ceux qui en sont totalement fan et ceux qui la fuient. En générale, la préférée des enfants.

 

mandarine, myrtille et orange amère de gauche à droite.

 

Mandarine :

une des plus originales. Comme la Framboise, certains la jugent chimique. Dans tous les cas, c’est un goût peu courant, mélangeant la douceur du fruit avec l’amertume que peut avoir ce fruit (ou plutôt son zeste).

Myrtille :

la plus surprenante. Elle a ses partisans, dont moi, et ceux qui la fuient instantanément. Peut-être celle qui peut être la plus écoeurante si on la boit trop vite. Comme les autres, le goût est aussi fort que l’odeur, mais d’aucuns pensent que le goût semble promettre des saveurs qui ne se retrouvent pas à l’identique à la dégustation.

Orange amère :

un goût très prononcé, fidèle à son odeur. La promesse est tenue. Si l’odeur attire, il y a de fortes chances d’être conquis. Si les goûts amers ne vous intéressent pas, détournez-vous. En général, cette saveur a les faveurs des personnes qui trouvent les autres trop sucrées. L’amertume permet de faire oublier le côté sucré pour eux. C’est la seule qu’il faut secouer avant l’ouverture (mais pas trop proche, sinon, ça fera psssssschhhhhhhhiiitttt et vous en aurez partout) en raison de la pulpe. Pour ma part, elle est bien meilleure que l’Orangina.

 

Mais encore

Il faut souligner également la beauté des bouteilles de Coldesina, en verre gravé des châteaux de Bellinzone avec un bouchon « à l’ancienne » refermable, et consignées, ce qui devient rare. Cet emballage magnifique est l’une des clés de son retour en réussite parait-il cassant avec le « bon à jeter dès consommé » qui est la norme. C’est un peu contraignant de devoir ramener les bouteilles, mais pour cette boisson, ça ne me fait rien personnellement, et ces bouteilles participent au plaisir de les boire.

 

Où la trouver  ?

Là, je suis un peu obligé de faire un peu de publicité, si vous êtes tentés, car ce serait dommage de vous allécher et de ne pas vous dire où en trouver, vu que c’est plutôt rare.

Alors, chez moi tout d’abord si vous voulez, ou chez un livreur de boissons de Romanel-sur-Lausanne, dans un bistrot de Lausanne (peut-être d’autres aussi, mais je ne suis pas un connaisseur de toutes les bonnes adresses de la région lausannoise), et 2 saveurs au théâtre du Vide-Poche. Et bien sûr au Tessin, dans les grotti typiques entre autres. Il y a certainement d’autres endroits en Suisse Romande qui en propose. Pour mes lecteurs francophones d’ailleurs, il vous faudra venir chez nous pour la déguster donc!

 

Pour terminer

Je voulais vous faire connaître cette boisson, à mi-chemin entre l’artisanal et l’industriel, typique d’une région petite et magnifique de la Suisse, et qui en plus d’être savoureuse, correspond à certaines valeurs que j’aime bien : produit local, avec une histoire, et pas d’un grand groupe industriel mondial uniformisant les goûts.

 

Alors, profitez bien de cet été, et santé !