Sherlock, une série magistrale

Je voulais vous en parler depuis un moment, et voilà, je peux enfin trouver un peu de temps pour rédiger ce billet. Connaissez-vous Sherlock, série anglaise créée en 2010 par la BBC qui a transposé le fameux détective et son acolyte John Watson dans l’Angleterre du XXIe siècle avec brio?

Le team de la série

Sherlock Holmes et John Watson sont parmi les personnages les plus connus de la littérature britannique. Cette fois, cette série, créée et réalisée par le duo Mark Gatiss et Steven Moffat, les fait vivre à notre époque. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi.

Mark Gatiss est un acteur, réalisateur déjà croisé sur la mythique série Doctor Who. Et Steven Moffat est un scénariste, producteur, qui est également aux manettes de Doctor Who depuis 2009 jusqu’à cette année, soit de la saison 5 à la 10.

Au moment de lancer Sherlock, il y a 7 ans, ils font un choix d’acteurs judicieux que depuis vous avez certainement croisé ailleurs:

 

Sherlock est interprété par Benedict Cumberbatch.

 

 

 

 

 

John Watson est interprété quant à lui par Martin Freeman.

 

 

 

Ces deux acteurs ont été à l’affiche de plusieurs films qui ont plutôt bien marché au niveau mondial: la trilogie du Hobbit pour Martin Freeman, dans le rôle principal, tandis que Benedict Cumberbatch, aussi dans le Hobbit, mais uniquement en donnant sa voix à Smaug et Sauron, donc moins visible à l’écran, a joué dans un Star Trek et a pris la cape du Dr Strange de chez Marvel. Je ne vous parle que des films très populaires, car leur carrière est déjà longue, et leur talent respectif mériterait de s’attarder sur d’autres aspects de leur filmographie.

Il y a également Mark Gatiss dans le rôle de Mycroft Holmes, et le très flippant Andrew Scott dans celui de Moriarty, Rupert Graves dans celui de Lestrad, le flic un peu dépassé par des enquêtes trop compliquées, et tant d’autres.

J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais je profite de me répéter ici: il y a une quantité de qualité chez les comédiennes et comédiens en Grande-Bretagne. Sans compter qu’ils ne sont pas tous dans un moule physique, comme un peu trop souvent aux USA, je trouve. Et leur jeu est souvent incroyable! Le mélange cinéma, série TV et théâtre est très souvent plus généralisé dans leur carrière que dans le monde francophone… Ceci explique peut-être cela. Bref, vous l’avez compris, j’aime ces actrices et acteurs formidables, qui ne sont pas des Ken et Barbie, facilitant ainsi l’identification aux personnages.

Les épisodes

La série comporte 4 saisons, composées de 3 épisodes chacune, et d’un épisode spécial prenant place entre les saisons 3 et 4. Officiellement, la série n’est pas terminée, mais vu les agendas des acteurs principaux, ils ont réussi à faire se terminer la saison 4 de manière à ce que, s’il n’y a plus jamais d’opportunité de tournage, la série soit tout de même close. Chaque épisode dure environ 90 min.

Et 4 saisons en 7 ans? C’est peu. Mais apparemment, ils ont voulu privilégier la qualité, car cette série est ultra moderne dans son traitement, dans son rythme, dans ses plans, dans son montage, sans compter des scénarii à couper le souffle, alliant intrigue, action et humour.

Inspirés des livres et/ou des nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle, les épisodes revisitent les thèmes connus. Je ne suis pas un spécialiste de Sherlock Holmes, n’ayant en fait jamais lu ni les romans ni les nouvelles originales, mais j’ai tout de même saisi des allusions, car j’ai vu des variations du personnage avec un dessin animé étant enfant, puis des films, et téléfilms bien évidemment. Depuis, j’ai fouillé sur le net pour mieux comprendre les personnages et les différentes références aux écrits.

Pour ne pas trop dévoiler le contenu des épisodes — je n’aime pas spoiler si vous n’avez pas vu cette série — je tiens juste à préciser que certains épisodes, comme le 2 de la saison 3, est l’un des plus drôles que j’aie vus dans ce type de série. Et bien sûr que certains ont une tension incroyable!

En conclusion

Vous l’avez compris, j’aime cette série pour sa réalisation, son écriture, le jeu des actrices et acteurs, les intrigues, l’humour, la tension…

Et pour sa modernité. Derrière toutes ces qualités, on y voit une amitié se construire, l’une des plus fortes de l’histoire de la littérature, me semble-t-il. Cette amitié entre un être apparemment froid, distant et dédaigneux, contrebalançant des qualités intellectuelles hors du commun et un ancien docteur-soldat, droit, honnête, intègre et loyal. Tous les deux ont en commun d’être seul au monde, même si l’on découvre que la famille Holmes est plus grande que prévu, mais le caractère des membres de cette famille ne les rend pas forcément très sociaux et agréables.

Parfois, on se demande pourquoi ce John Watson reste avec cet énergumène de Sherlock, car il peut être réellement invivable. Toutefois, il lui pardonne tout. La série joue sur cette relation avec humour. En effet, le fait d’être deux hommes vivant et travaillant ensemble peut être perçu par les autres comme une relation de couple homosexuel, ce qui dérange moins Sherlock que Watson, d’ailleurs.

Bref, si vous ne l’avez pas encore vu, je vous la conseille vivement.

À ce jour, il y a donc ces 4 saisons qui constituent une boucle cohérente. Peut-être que cette série reviendra, mais on ne le sait pas vraiment.

Ah oui, j’oubliais, la BBC Worldwide a fait récemment élire le personnage de fiction favori du public: et Sherlock est arrivé en tête, devant le Docteur… Pour en avoir le cœur net, c’est ici. Cela prouve que cette série a eu un retentissement international!

 

Pour l’anecdote:

Sherlock Holmes est revenu à la mode depuis une dizaine d’années:

  • Il y a aussi Elementary, série américaine née en 2012 qui place Sherlock Holmes à New York, de nos jours, et qui transforme John en Joan Watson. Avec l’incroyable Johnny Lee Miller en Sherlock Holmes (encore un acteur britannique!) et Lucy Liu en Joan Watson. Cette série montre un Sherlock luttant contre son addiction à la drogue. JL Miller y est très crédible. Mais la série est pleine d’humour également.
  • Les films (2009 et 2011) avec Robert Downey Jr (tiens, un américain… mais je l’aime bien celui-ci…) en Sherlock Holmes et Jude Law (ah, un britannique!) en John Watson. Ces films de type blockbuster sont plutôt intéressants, vivant et plein d’humour également. Ces films se déroulent dans une époque victorienne «modernisée».