Arthur H en concert

Le 3 mars dernier, je suis allé assister au concert d’Arthur H aux Docks à Lausanne. J’étais très enthousiaste, car son dernier album « Amour/Chien fou » contient de vraies pépites que je me réjouissais de voir sur scène, comme j’en avais parlé déjà sur ce blog. De plus, c’était la 1re fois que j’allais assister à un concert aux Docks, en dehors de la Fête de la Musique.

Et je dois avouer que cette soirée fut mitigée.

En effet, nous avons eu droit à un concert d’un peu plus de 2 h, ce qui est très bien à mon sens. Le son était impeccable, la voix d’Arthur H bien en avant, et tous les instruments et autres sons bien équilibré, malgré que nous étions avec ma femme sur le côté, donc plus exposés à un déséquilibre sonore qu’au milieu de la salle.

Ensuite, le concert était debout. En soi, ce n’est pas un problème, sauf dans deux cas :

  • Les gens devant nous sont trop grands et nous bouchent la scène. Nous ne sommes pas grands, et sans écrans géants comme dans les festivals ou les grandes scènes, ce peut être très vite un souci de visibilité.
  • Le concert est trop calme.

Ces deux éléments étaient réunis en fait.

Le concert, très axé sur les balades contenues dans le nouvel album, et apparemment voulu comme un concert intimiste, fait qu’il n’y a pas eu beaucoup plus que 30 min de morceaux donnant envie de bouger. D’autant plus qu’il m’a semblé que notre côté de la salle bougeait moins que l’autre.

Nous n’avons pas eu de chances non plus avec des voisins (devant, derrière, à côté) qui ne faisaient que peu de cas des autres; j’ai même eu une main aux fesses, me semble-t-il! Seulement, derrière moi, il s’agissait d’un couple « ventousé » durant presque tout le concert. Je me suis pris des coups de coudes, de sac… etc.

Ah oui, je n’ai pu voir le guitariste qu’après 30 minutes de concert, grâce à une ouverture devant moi. Jusque là, j’ai surtout vu le batteur et parfois Arthur H, lorsqu’il était debout. Assis au piano, je ne voyais plus que le chapeau. Et ma femme faisant presque 10 cm de moins que moi n’a même pas eu cette chance. Nous n’avons pas bougé, car la salle semblait malgré tout bien pleine…

Ensuite, du côté musical, les choix artistiques ne m’ont pas réellement convaincu. La formule trio (batterie, guitare et piano) agrémentée de parties instrumentales samplées lancées en direct depuis la scène m’a fait perdre la qualité de certains morceaux. « La boxeuse amoureuse » ne m’a pas ému par exemple. Aussi, « Nosferatu » m’a semblé bien faiblard, alors que c’est un morceau funk.

À l’inverse, j’ai découvert certains morceaux, comme justement « Amour chien fou » qui me gave sur CD, et que j’ai adoré en version live. Bref, vous l’avez compris, j’ai parfois été déçu par les arrangements pour le concert, et d’autres fois, ils m’ont permis de (re)découvrir d’autres morceaux.

Par contre, je n’ai rien à redire sur la performance d’ensemble. Le trio fonctionne parfaitement. J’ai aimé l’alternance entre les instruments (hang, piano à bouche…) avec certains effets, comme la mise en scène de bruits réalisés en direct pour en faire une boîte à rythmes plus organique.

Et au final, cette impression que les choix des morceaux sont plutôt faits pour une salle assise. Les morceaux calmes, surtout avec les paroles qu’il écrit, mériteraient pour le public des conditions d’écoutes plus confortables qu’un club de rock debout, avec une partie du public qui boit et parle autour de nous.

Bref, je suis heureux de l’avoir vu sur scène. Ce n’était pas une mauvaise soirée. Seulement, j’avais imaginé ressortir avec plein d’étoiles dans les yeux, et je suis ressorti avec ce sentiment partagé. Le plus grand reproche étant que je trouve vraiment que cette tournée aurait davantage sa place dans des salles assises. Avec une autre setlist, certainement que je n’aurai pas pensé cela, mais vu que même les morceaux plus rythmés m’ont paru comme « lissé » pour ne pas trop faire décoller le public en regard de la majorité des morceaux choisis, je reste sur ma faim sur ce choix de salle.